4. Vendredi 14 janvier
Bonjour les enfants!
ici tout va bien. Nous sommes maintenant à 450 miles nautiques de notre destination. La mer est un peu formée et ça roule pas mal par moment car nous prenons les vagues par le travers. Quelques uns parmi les scientifiques ont sont un peu malades et ont du mal à se concentrer sur leur travail. Nous continuons notre route vers le site de forage, où nous devrions arriver dimanche en fin de matinée si tout va bien. La première carotte devrait être a bord lundi matin ou lundi midi. En attendant, chacun se prépare du mieux qu’il peu. J’ai fait une présentation des objectifs de la campagne pour l’équipe scientifique hier, et j’en ferai une autre demain pour les membres de l’équipage.
J’ai bien reçu vos lettres et je vous en remercie. J’ai envoyé cet après-midi un message à tout le monde à bord du bateau (nous sommes en fait 109 personnes à bord) pour leur expliquer ce que nous faisons ensemble et leur demander de bien vouloir participer, soit en écrivant quelques lignes sur qui ils sont et leur travail à bord, soit en m’aidant à répondre à vos questions. Je ne peux pas répondre à tous aujourd’hui, et je le ferai progressivement.
Nous sommes très nombreux à bord, avec des métiers très variés. Je ne pourrai pas vous donner les nom de tout le monde d’un seul coup, ce serait bien trop long.
L’équipe scientifique est composée de 28 personnes (12 femmes et 16 hommes), originaires des Etats-Unis, du Japon, d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne, de Chine, d’Australie et de Norvège).
Nous avons aussi à bord des gens qui travaillent à la cuisine et dans les cabines (pour faire la lessive, le ménage, etc…). Ils sont 13 et tous portugais.
Nous avons par ailleurs l’ingénieur responsable des opérations de forage, et les techniciens qui nous aident dans les différents laboratoires du bateau, pour réaliser les différentes mesures et analyses que nous faisons sur les roches. Ce sont eux aussi qui s’occupent de scier les roches, les étiqueter pour qu’on sache toujours d’où elles viennent, et de les ranger quand le travail est terminé pour qu’on puisse les envoyer dans une grande carothèque (comme une bibliothèque, mais pour les carottes) à la fin de notre expédition. Il y a aussi la photographe et les électroniciens, qui sont capables de réparer tous les instruments que nous utilisons. Ils sont 20 techniciens en tous, américains pour la plupart, mais pas tous. Une est espagnole, une autre japonaise, un autre mexicain, d’autres viennent d’Afrique du sud.
Enfin nous avons les 48 personnes de l’équipage, avec le commandant du bateau (Alex Simpson, qui est britannique) et ses seconds, les mécaniciens, les électriciens, le médecin, l’opérateur radio et tous les marins et ouvriers qui s’occupent à la fois de la bonne marche du bateau lorsque nous naviguons, et travaillent sur le forage lorsque nous sommes en train de forer. Ils viennent là encore de différents pays : Etats Unis, Canada, Grande Bretagne, Espagne, Mexique, Hollande, Afrique du sud, et Philippines.
Ceci vous donne une idée très générale des différents métiers pratiqués à bord. J’espère que certains voudront bien nous en raconter un peu plus au cours de l’expédition.
Il est très important de connaître les prévisions météo sur notre route, pour pouvoir éviter le mauvais temps, et changer de route si cela est nécessaire. Cela permet aussi, lorsqu’on nous forons, d’arrêter le forage à temps et de ressortir les tuyaux (la tige de forage) du puits avant que le mauvais temps arrive. Je vous rassure, même si la mer est un peu grosse, nous n’avons pas eu de tempête, et les prévisions météos pour l’endroit ou nous allons sont très bonnes. Nous devrions avoir une mer plus calme dans les prochains jours.
Notre bateau, le JOIDES Resolution, a été construit en 1978, et il a d’abord été utilisé pour l’exploration pétrolière. Il a été converti en navire de forage scientifique en 1984, et nous l’utilisons en permanence depuis cette époque. Il fait 143 mètres de long, 21 mètres de large, et le derrick culmine à 61,5 mètres au dessus de l’eau.
Je dors dans une cabine, dont je vous enverrai une photo plus tard, que je partage avec l’autre chef de mission, un collègue japonais qui s’appelle Yasuhiko Ohara. Nous avons une douche et une toilette, que nous partageons avec les occupants de la famille voisine. Par contre, pas de frigo dans les cabines. Il y des grands frigos dans le restaurant, ou nous prenons nos repas (je vous enverrai aussi une photo plus tard).
Sur la photo, Jay Miller, le responsable de l’équipe scientifique (au milieu avec la chemise marron), est en train d’expliquer à quelques uns qui participent pour la première fois à ce type d’expédition ce qui se passe lorsqu’un nouvelle carotte arrive à bord. De gauche à droite : Angela Halfpenny (Angleterre), Javier Escartin (Espagne), Gunter Suhr (Allemagne) et Katsuyoshi Michibayashi (Japon).
Je vous laisse pour aujourd’hui. Merci encore pour vos messages.
A bientôt,
Benoit