23. Expédition 325 : Great Barrier Reef Environmental Changes
Great Barrier Reef Environmental Changes
Dates : 11.02.10 – 06.04.10
Chefs de mission :
Jody Webster (School of Geosciences, Université de Sydney, Australie)
Yusuke Yokoyama (Ocean Research Institute, Université de Tokyo, Japon).
Participants français :
- Raphaël Bourillot, Carbonate Sedimentologist, Laboratoire Biogéosciences, Université de Bourgogne, Dijon.
- Didier Loggia, Physical Properties Specialist, Géosciences Montpellier.
- Claire Seard, Carbonate Sedimentologist, CEREGE, Aix-en-Provence.
Appréhender la dynamique actuelle et future des larges calottes glaciaires ainsi que leur impact sur l’isostasie de la Terre nécessite (entre autre) de comprendre l’histoire des changements du niveau marin au cours de la dernière déglaciation. La disparition des calottes glaciaires a entraîné des changements paléocéanographiques dramatiques, en particulier pour ce qui concerne les apports massifs d’eaux douces vers les océans qui ont perturbés la circulation thermohaline et, par conséquent, le climat global.
Les récifs coralliens tiennent une place essentielle pour la reconstitution des variations du niveau marin au Quaternaire imputables à l’évolution du volume des glaces continentales (glacio-eustatisme) par l’alternance de phases glaciaires et interglaciaires et, à un degré moindre, à la dilation thermique de l’eau lors des épisodes de réchauffement climatique (thermo-eustatisme). Ils fournissent des données essentielles sur la dynamique des calottes glaciaires et sur la réponse hydro-isostatique de la croûte terrestre.
La reconstitution des positions successives du niveau marin peut-être établie grâce au couplage entre la datation très précise des coraux fossiles par des méthodes radiochronométriques (Carbone 14, Uranium/Thorium) et l’interprétation de la profondeur de croissance des différentes communautés récifales. Par la reconstitution précise du comportement du niveau marin (vitesse, fréquence et amplitude du mouvement eustatique), on peut mieux contraindre le rythme de la fonte des glaciers et la chronologie des changements climatiques.
Toute colonie corallienne peut être considérée comme un recueil d’informations environnementales et climatiques. Les caractéristiques biométriques et géochimiques des squelettes coralliens varient au cours du temps, en reflétant les conditions de milieu qui ont prévalues pendant la croissance. Analyser l’évolution des caractéristiques biométriques et physico-chimiques des coraux permet ainsi de suivre, de « tracer » les changements environnementaux et climatiques subis par les écosystèmes coralliens.
Avant l’expédition IODP 310 réalisée sur les récifs coralliens de Tahiti, le seul enregistrement publié sur les changements climatiques et les modifications du niveau marin au cours de la dernière déglaciation était basé sur une série de forages réalisés au large de l’île de la Barbade qui est localisée dans une zone de subduction. Il est donc possible que l’enregistrement ait été biaisé par des mouvements tectoniques.
Tahiti et la Grande Barrière de Corail en Australie représentent des lieux d’études stratégiques pour traiter ces questions et décrypter de tels enregistrements. En effet, ce sont des zones tectoniquement inactives et éloignées des régions préalablement englacées. Les massifs coralliens submergés sont nombreux mais ont été très peu étudiés le long de la Grande Barrière de Corail.
L’expédition IODP 325 « Great Barrier Reef Environmental Changes » a permis de forer 5 sites dans des eaux peu profondes de 3 secteurs de la Grande Barrière. Une plateforme spécifique à cette mission (le Greatship Maya) a été mise en œuvre par ECORD pour embarquer une partie de l’équipe.
Les sites de forage comprennent des terrasses récifales et des récifs ennoyés présents sur les pentes récifales actuelles, entre 40 et 200 m de profondeur.
Les objectifs scientifiques du projet, complétant les résultats obtenus à Tahiti (Expédition IODP 310) sont les suivants :
1. Etablir la remontée du niveau marin au cours de la dernière déglaciation ( 20-6 ka),
2. Décrire la nature et l’amplitude de la variabilité climatique (i.e., en température et salinité des eaux de surface), de l’échelle saisonnière au millier d’années,
3. Déterminer la réponse biologique et géologique de la Grande Barrière de Corail aux variations abruptes du niveau marin et aux changements climatiques passés, et l’utiliser comme modèle pour améliorer les prédictions de la réponse de l’écosystème à de futurs changements climatiques globaux.
Les rapports quotidiens et hebdomadaires sont ici
Retrouvez les premières photos de l’expédition sur facebook
Vous trouverez aussi des informations, photos et films sur le site du JOIDES Resolution